Nous savons que les changements climatiques rendent la vie des arbres du Canada de plus en plus difficile. Les températures et les précipitations changent, les perturbations naturelles telles que les incendies devraient devenir plus fréquentes et plus intenses, et les maladies et les ravageurs exotiques s'accélèrent. Mais les arbres ne sont pas tous les mêmes : certaines espèces, et certaines populations au sein d'une même espèce, toléreront ces nouvelles conditions mieux que d'autres.
Pour augmenter la résilience des forêts canadiennes, nous pouvons déterminer quelles espèces d'arbres, et plus précisément quelles populations d'arbres au sein d'une espèce, seront les mieux adaptées aux conditions futures dans l'ensemble du Canada. Cela permettra d'orienter les activités d'aménagement forestier en recommandant des méthodes sylvicoles qui favoriseront la croissance et l'abondance de ces espèces (voir le thème 6). Dans certains cas, cela pourrait conduire à recommander la migration d'arbres d'autres provenances : en déplaçant des populations à l'intérieur des aires de répartition actuelles, en étendant les aires de répartition des espèces actuelles, ou même en apportant des espèces qui ne sont peut-être pas présentes au Canada.
Plusieurs périodes de changements climatiques ont eu lieu durant l'histoire de notre planète. Au fur et à mesure que le climat changeait, les espèces d'arbres se sont déplacées à l'intérieur de leur aire de répartition, ont élargi et réduit leur aire de répartition et se sont adaptées aux nouvelles conditions.
On s'attend à ce qu'un processus similaire se produise au Canada à l'avenir en raison des changements climatiques causés par les activités humaines. Mais la rapidité de ces changements ne laissera probablement pas assez de temps à certaines espèces d'arbres pour se déplacer ou s'adapter. Ces nouvelles conditions devraient également modifier les régimes de perturbation des forêts (incendies, invasions d'insectes, vents, etc.). Les changements globaux viennent s'ajouter à cette situation en augmentant les probabilités d'invasion par de nouveaux ravageurs et de nouvelles maladies. Ces nouvelles conditions réduiront la résilience des forêts et augmenteront la probabilité qu'elles transitionnent vers d'autres états, ou d'autres types d'écosystèmes. Cela limitera en retour la capacité des forêts à fournir de nombreux services écosystémiques : eau, bois, biodiversité, abri, nourriture, etc.
Par intervention humaine, nous pouvons favoriser les espèces qui contribueront à préserver la santé des forêts de demain. Nous pouvons accélérer le processus de déplacement des espèces en plantant de nouvelles provenances ou espèces d'arbres dans de nouveaux endroits (un processus appelé « migration assistée »). Nous pouvons également favoriser certaines espèces par rapport à d'autres en prenant des décisions d'aménagement, modifiant ainsi la composition des forêts pour les rendre plus adaptées aux conditions futures.
Mais ces efforts n'ont de sens que si nous pouvons prédire quelles espèces d'arbres seront les mieux adaptées aux conditions climatiques futures et aux perturbations attendues dans une région donnée. Tel est l'objectif du thème 2 : découvrir les espèces d'arbres les mieux adaptées aux conditions locales futures dans l'ensemble du Canada, afin de les privilégier dans l'aménagement des forêts.
Le thème 2 s'appuie sur les données de vulnérabilité et les traits fonctionnels pour définir des groupes fonctionnels d'arbres dans les régions bioclimatiques du Canada.
En recommandant des groupes d'arbres avec des traits fonctionnels similaires plutôt que des espèces spécifiques, les forestiers bénéficieront d'une plus grande flexibilité dans le choix des arbres adaptés aux conditions futures de chaque région bioclimatique.
Le thème 2 utilisera des données du Thème 1 concernant la vulnérabilité des espèces d'arbres au Canada et leurs traits fonctionnels. Il définira ensuite des groupes fonctionnels pour chacun de nos sites de recherche sur la base d'une mesure qui distingue les espèces d'arbres les unes des autres en termes de traits fonctionnels. Pour chaque unité de gestion, nous finirons par regrouper les espèces en groupes fonctionnels.
Une fois cette étape franchie, nous créerons des guides recommandant des espèces de groupes fonctionnels à planter dans les différentes régions bioclimatiques du Canada. En recommandant des groupes fonctionnels plutôt que des espèces, nous donnerons plus de flexibilité et d'options aux forestiers du Canada afin que leurs connaissances locales puissent être utilisées à bon escient. Les forestiers devraient ainsi disposer d'un outil facile à utiliser pour accroître la résilience des forêts face aux conditions futures.
Contactez-nous dès aujourd'hui pour savoir comment votre organisation peut contribuer au projet DIVERSE.